Les aires de Street-workout (ou calisthénie) sont régies par la norme NF EN 16630. C’est LA norme européenne de référence de toutes les installations de fitness plein air en accès libre. Cet article a pour but de rassembler les points principaux de cette norme relatifs aux revêtements et de vous aider à mieux les comprendre.
Entre autres choses, la norme en 16 630 fait mention des revêtements amortissants applicables sur une aire de fitness. Le tableau ci-dessous est directement issu de la norme et rassemble les différentes possibilités qui s’offrent à vous en termes de revêtements :
Pour les postes 5 à 8 (fragments d'écorce, copeaux de bois, sable, gravier) l’épaisseur du revêtement à appliquer dépend de la hauteur de chute maximale de votre équipement. Ainsi, pour une hauteur de chute inférieure ou égale à 2M00, l'épaisseur minimale de revêtement sera de 20cm. Pour une hauteur de chute comprise entre 2M01 et 3M00, l'épaisseur minimale devra être de 30cm.
NB : Pour ces 4 revêtements-là, l'épaisseur ne peut être inférieure à 20cm (même en cas de hauteur de chute libre très faible). En effet la norme considère que les massifs bétons des équipements doivent être, à minima, recouverts d'une couche de 20 cm.
La hauteur de chute libre maximale de l'équipement est en général indiquée sur la fiche technique du produit. Pour le poste 9, l’épaisseur dépend des capacités amortissantes du matériau du fabricant. Ce poste englobe notamment les sols en EPDM. Chaque fabricant effectue des tests afin de calculer les propriétés amortissantes de leur sol, et donc quelle épaisseur "correspond" à quelle hauteur de chute.
Quel revêtement amortissant sur mon futur espace de Street-workout ?
Il est important de noter que la mise en œuvre d’un revêtement amortissant n'est pas systématiquement obligatoire (bien que fortement conseillé sur les espaces de Street-workout). Comme visible sur le tableau en haut de page, il est tout à fait possible d’installer des équipements directement sur du béton du moment que la hauteur de chute libre ne dépasse pas 1M00. De même que sur du gazon si la hauteur de chute libre ne dépasse pas 1M50.
Le choix du futur revêtement amortissant dépend de plusieurs critères : budget, empreinte environnementale, esthétique et bien évidemment besoins des utilisateurs. Chaque revêtement à des avantages et des inconvénients qui lui sont propres.
• Les revêtements naturels : le sable, les graviers ou les copeaux de bois sont économiques, écologiques, et faciles à mettre en œuvre. Ils présentent cependant l’inconvénient d’être des sols dits « fluents ». Ainsi pour un espace de Street-workout sur lequel les pratiquants sont amenés à réaliser des figures à même le sol (pompes, handstand etc.) ils peuvent ne pas être des revêtements idéaux car ils sont, de par leur nature, « instables ». Ils sont aussi plus salissants (particulièrement en cas de pluie).
• Les revêtements synthétiques : principalement gazon synthétique (avec ou sans sous-couche amortissante) ou sol amortissant. Ils présentent des caractéristiques très différentes des revêtements naturels. Ils nécessitent un investissement financier plus important et un réel savoir-faire pour leur mise en œuvre. Ils sont également plus polluants et difficiles à recycler. En revanche ils demandent beaucoup moins d'entretien et présentent des caractéristiques techniques qui répondent beaucoup plus aux attentes des pratiquants de Street-workout (sol "stable" permettant des exercices directement sur le sol : pompes, handstand, etc.).
Comment procéder lorsque sur un même espace sportif il y a des équipements avec différentes hauteurs de chute libre (et qui nécessitent donc des épaisseurs différentes) ?
Dans ce cas, trois possibilités s’offrent à vous :
1) Régler le support par rapport à l’équipement par rapport à la plus haute hauteur de chute
Ex : Je dois installer une corde, un banc à abdos et une barre à dips. Dans ce cas précis c’est la corde qui a la HCL la plus élevée. Au moment de faire le support (dalle béton, grave compactée) je vais donc le régler de manière uniforme et de façon à ce que, une fois le revêtement amortissant appliqué, l’épaisseur du sol soit conforme à la HCL de la corde. Ainsi sur le banc à abdos et la barre à dips, l'épaisseur de sol sera supérieure à celle demandée par la norme. Cela ne pose bien entendu aucun problème.
2) Régler l’épaisseur du support de façon à ce que son épaisseur varie en fonction des agrès qui vont être installés dessus
Ex : Je dois installer une barre à dips et une barre de traction. Ces deux équipements ont des hauteurs de chute libre différentes et nécessitent donc des épaisseurs de revêtement différentes. Au moment de faire le support (dalle béton, grave compactée), nous allons donc le « régler » de manière qu’une fois le revêtement amortissant posé les deux « zones » (celle de la barre de traction et celle des barres à dips) soient au même niveau. Pour revenir à notre exemple, nous allons donc faire un décaissé plus important sur la zone de la barre de traction et ainsi compenser la différence d’épaisseur du futur sol amortissant.
3) Ne pas régler le support et faire des « pentes » avec le sol amortissant (peu conseillé)
Ex : Je dois installer des barres à dips et une barre de traction. Au lieu de faire varier le niveau du support (dalle béton, tout-venant) nous allons réaliser des supports d’épaisseurs identiques et appliquer ensuite des épaisseurs de sol amortissant différentes. Nous allons ensuite « atténuer » cette différence en réalisant une pente entre les deux espaces (celui de la barre de traction et celui des barres à dips). Cette solution, bien que simple à mettre en œuvre n'est pas recommandée car elle engendre des différences de niveaux entre les zones de sol amortissant et donc des risques de blessures (torsions, entorses) lors des passages d'une zone à une autre si les pratiquants ne sont pas vigilants.